Très impliquée sur les questions de précarité, je suis particulièrement mobilisée du fait de la crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons.
Dès le début de cette crise sanitaire, les chiffres étaient inquiétants : le virus se propage plus rapidement dans les territoires précaires. Sur le plan économique, les fermetures répétées de nombreux établissements ou commerces et la modification de nos façons de vivre ont impacté le tissu économique local et national. Les annonces régulières de fermetures définitives ou de plans sociaux au sein des entreprises m’inquiètent. Elles mènent au troisième volet de cette crise : la crise sociale. Les chiffres sont sans appel : la pauvreté augmente en France. Le Secours catholique a par exemple récemment rappelé que 67% des ménages accueillis par l’association vivent sous le seuil d’extrême pauvreté.
Cette situation découle évidemment de la crise sanitaire, sociale et économique que nous traversons mais pas uniquement. Cette crise fait basculer de nouveaux ménages, jusqu’alors précaires, mais capables de s’en sortir, dans la pauvreté. Mais elle empêche également ceux qui vivaient déjà dans la pauvreté, de s’en sortir, et ce de manière durable.
Les files d’attente s’allongent devant les portes des associations d’aide aux plus démunis, notamment en matière alimentaire. Nos étudiants et nos jeunes sont touchés de plein fouet, tout comme les familles monoparentales ou encore les personnes vivant de « petits boulots », éventuellement non déclarés. Je me suis déplacée dans plusieurs associations d’aide alimentaire angevines (Secours populaire, Banque alimentaire, Restos du cœur…). Les témoignages et échanges que j’ai pu recueillir sur place me confortent dans la nécessité d’agir rapidement.
Que faire face à l’urgence de la situation ? Les aides ponctuelles constituent une réponse. Elles permettent d’apporter un « coup de pouce » souhaitable pour les ménages en difficulté. Mais ce dont nous avons réellement besoin, c’est un appui global aux ménages fragiles par le biais d’un accompagnement dans la durée.
Ainsi, depuis le début de la crise, j’alerte sur l’augmentation de la pauvreté. Avec plusieurs collègues, nous avons constitué une note alternant constats et propositions, afin de répondre aux besoins sur le long terme. J’ai relayé cette note au Gouvernement, jusqu’au Premier ministre, en tant que responsable des questions de solidarité et d’insertion en matière budgétaire pour la Commission des finances de l’Assemblée.
Nos propositions sont concrètes, elles visent tout particulièrement l’accès au logement et les revenus décents, piliers d’une vie digne :
- Mettre en place un revenu universel d’activité (RUA) permettant de fusionner plusieurs prestations sociales pour lutter contre le non-recours ;
- Dans l’attente de cette mise en place, déployer une aide ponctuelle en faveur des bénéficiaires des minima sociaux (majoration de la prestation sociale)
- Stabiliser la situation financière des jeunes par la création d’un revenu d’émancipation de 18 à 25 ans
- Favoriser le maintien et l’accompagnement dans un logement décent, via les aides au logement et le renforcement des garanties des loyers
- Adapter les procédures de surendettement au contexte de crise
Je continue à me mobiliser sur cette question, en lien avec mes collègues Députés et le Gouvernement.