J’ai félicité Monsieur François Bayrou pour sa nomination en tant que Premier ministre, même si j’aurais préféré le choix d’une personnalité de gauche, comme Bernard Cazeneuve. La mission du nouveau Premier ministre est cruciale : rassembler les forces politiques de l’arc républicain pour répondre aux attentes légitimes des Français.
Cependant, avant de constituer un gouvernement, il est essentiel qu’il définisse ses priorités et axes de travail, en lien avec les sensibilités susceptibles de le soutenir ou, tout au moins, disposées à ne pas le censurer. Le sentiment d’injustice sociale, fiscale ou territoriale est palpable, et il est urgent d’y apporter des réponses concrètes. L’agriculture, le logement, la santé, la sécurité, les services publics et le niveau des salaires doivent devenir des priorités communes.
Il est donc temps de faire les choses dans l’ordre, à commencer par le fond :
- Définir une trajectoire budgétaire jusqu’en 2030
- Définir les priorités en matière d’économies
- Trouver des mesures de justice fiscale et de solidarité
- Préciser le partenariat avec les collectivités
- Soutenir pleinement Mayotte et reconstruire
- Renforcer le soutien aux services publics et définir un cadre pour les grandes politiques publiques : éducation, environnement, santé, justice, sécurité, armées…
Je souhaite également un véritable changement de méthode : le nouveau Gouvernement devra favoriser la transparence, le dialogue avec l’Assemblée nationale et la collaboration avec les partenaires sociaux. C’est ensemble que nous pourrons relever les défis et garantir la stabilité du pays.
Depuis les dernières législatives, j’appelle à un travail concerté, pour retrouver une stabilité autour d’un programme de Gouvernement et engager la démarche de compromis qui manque à ce jour. En tant qu’élue de centre-gauche, je m’y consacre activement avec le Collectif social-démocrate dans un esprit de responsabilité et d’unité. Lors de l’examen des motions de censure du gouvernement le 4 décembre dernier, j’ai rappelé que nous avions une grande responsabilité, car « le prochain gouvernement tiendra ici ou tombera ici », dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
La tâche est immense donc et l’entrée en matière de François Bayrou me préoccupe, d’autant plus que la France n’a pas le droit à l’erreur après la censure du gouvernement Barnier.
Retrouvez mon intervention à la tribune de l’Assemblée nationale lors de la censure du Gouvernement Barnier :