Le gouvernement déposera en février un projet de loi sur l’asile et l’immigration.
Depuis plusieurs semaines, je travaille à mieux comprendre les points de vue de tous les acteurs sur cette réforme. J’ai donc fait le choix de me rendre sur le terrain pour mieux me saisir de ces enjeux.
Les Centres de Rétention Administrative (CRA) sont des lieux de privation de liberté où sont retenues les personnes qui n’ont pas le droit de séjour en France et ont vocation à être reconduites.
Conformément à la loi du 15 juin 2000, les parlementaires sont autorisés à se rendre dans les différents lieux de privation de liberté : établissement pénitentiaires, locaux de garde à vue, centre de rétention… J’ai donc décidé d’user de mon droit le mercredi 10 janvier 2018, en visitant le CRA de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, avec mon collègue Matthieu Orphelin, Député de la première circonscription de Maine-et-Loire. Le vendredi 12 janvier 2018, j’ai visité les deux CRA du Mesnil-Amelot, aux pieds des pistes de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Au sein de ces deux lieux de privation de liberté, j’ai échangé avec les personnels, l’association d’accès aux droits présente (la Cimade), ainsi que des personnes retenues. Un jeune homme de 23 ans, retenu depuis près d’un mois m’a livré un témoignage poignant : « La majorité des gens ici sort cassée ».
Avec de nombreux collègues, je vais continuer à consulter les professionnels et associatifs afin de bien comprendre les enjeux de ce Projet de loi. Je garde en tête qu’au-delà de ce texte, une refonte du règlement Dublin est nécessaire, tout comme la mobilisation de moyens considérables pour mener une politique internationale d’aide au développement digne de ce nom.